Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Le blog de la quarantaine qui approche
Derniers commentaires
Archives
5 novembre 2004

Adieu, la belle... 38 ans, c'est trop jeune pour mourir.

J'avais oublié qu'une semaine est faite de sept jours.
Je n'avais pas compté avec un lundi férié et un mercredi entier travaillé ici par les enfants.
J'avais oublié que les journées n'ont que 24 heures et que je trouve moyen d'en dormir au moins 6 dans les grandes nuits.
Je n'avais pas compté que tout revient si vite et qu'il va falloir honorer mon challenge, ma promesse faite à moi-même : rendre ici une histoire qui date.
Mais j'ai bien envie de me trouver quelques petites excuses ce soir, un peu comme toutes celles que j'oublie en rallumant une cigarette, une de plus ; j'ai oublié que j'avais envie d'arrêter. Bon, ce sera pour plus tard, un autre jour, quand il y aura moins de nostalgie, moins d'agacement.
Voilà, j'ai passé plus de temps à lire tout ce que je trouvais ici qu'à écrire vraiment cette semaine. Et je me suis régalée. Je me suis encore posé ces éternelles questions, qu'est-ce que j'ai à mettre là, alors que tant nous séduisent avec des phrases pourpres ou bleutées. Que fera mon chapelet de lettres, ordonné selon ma logique et mon intimité ?
Ben, c'est certainement là le truc chouette.
Mettre ici des sons, des sensations, qui seront lus, peut-être commentés, suivant la générosité qui passe.
A 13 h 15, j'ai appelé mon homme. Et je suis tombé sur son répondeur. Je déteste son message. Banal, enregistré un midi tranquille, dans une voiture avec la radio en fond sonore. Il n'a pas décroché. J'ai rangé mon portable dans mon sac (le dernier en date, avec plein de poches partout, kaki, des poids roses, jaunes et bleus). En rentrant dans le couloir des soins intensifs, j'ai aperçu au loin Ma Fanfan, tenant son cassecroûte caoutchouteux, persuadée qu'on ne se verrait pas ce jour. Juste quand elle m'a vu, mon portable a vrombi, vite, c'était Eric, pas de chance, râté. Je l'ai rappelé de suite.
"C'est Agnès.
- Oui.
- Tu vas comment ?
- Ben comme dans ces moments-là.
- Je voulais juste de faire un petit coucou.
- C'est gentil.
- Tu es revenu à quelle heure ?
- Là, maintenant. Bon, on se voit ce soir ? Tu seras là ?
- Oui, évidemment. A tout à l'heure"
J'ai raccroché très vite.
J'ai juste eu chaud au coeur : pour une fois, mon chéri a accepté de me dire un truc comme : "c'est gentil".
J'allais tout de même pas le laisser tout seul. J'ai même pas eu le courage d'aller avec lui ce matin.
Ces mots de ce soir : "y'avait un monde fou. J'ai vu les filles de Claudette. C'est toujours dans une église que je les voie."

Laurence est retournée poussière.
Elle avait 38 ans.

Publicité
Publicité
Commentaires
Le blog de la quarantaine qui approche
Publicité
Publicité