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Le blog de la quarantaine qui approche
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8 novembre 2004

75 % d'une journée en deux heures et des poussières...

J’étais allongée sur le sable tiède, à l’ombre des palmiers géants. Des mains chaudes et accueillantes me caressaient tendrement. J’allais me tourner pour happer la bouche au goût cannelle quand… Un grand crac ! Félix vient de faire tomber trois cartons d’un coup. C’est le signal, enfin celui de ce matin, pour me faire comprendre qu’il est l’heure de lui ouvrir la porte.

Pfouuuuuu… 6 h 13 à mon réveil. Je lui décroche un bon coup d’oreiller et j’essaye de repartir dans mon rêve. De toute façon, va bien falloir que je lui ouvre à ce satané minou. Et puis, je reste entre deux eaux, mais je n’arrive pas vraiment à me rendormir.

6 h 50 : C’est l’heure. J’arrive dans la salle de bain. Je remarque tout de suite que les serviettes sont en boules sur le radiateur. Je vais devoir encore me sécher « humide » ! Je déteste ça. Bon, une bonne douche pour me remettre les idées en forme. Surtout qu’hier soir, je me suis couchée très tard, vous savez ce que c’est : préparer le maximum de trucs pour le matin, regarder un peu les blogs et faire une station certaine devant la télé… Ca prend du temps !

7 h 15 : Je suis dans la cuisine. Habillée, maquillée, parfumée, pimpante, quoi ! Je remplis les bols, je les mets dans le micro-onde, je coupe les tartines et les range dans le grille-pain. Je sors les confitures et un yaourt au fruit pour le petit, qui n’aime pas le lait le matin. Je dispose le tout sur un grand plateau. J’ouvre les volets. Celui du salon grince pas mal, un de ces jours, il va nous lâcher, c’est sur ! Eric monte faire une bise aux enfants, cueille au passage le petit Tom déjà réveillé. Le rituel du matin : regarder son père sortir la voiture du jardin. En plus, aujourd’hui, les éboueurs sont là, lui bloquent le passage. Alors Tom lui envoie des centaines de bisous ; le menton collé sur le canapé. J’imagine Eric qui peste car il va avoir 3 minutes ¼ de retard…

7 h 30 Je monte chercher ma grande puce. Je l’embrasse sur le front, là où c’est tout frais, puis sur la joue, là où c’est tout chaud. J’adore. Je lui frotte le ventre en douceur puis j’allume sa lumière. J’ouvre ses volets, regarde mieux son bazar organisé. « Allez, Camillou, on va être en retard ».

Les deux enfants se calent sur le canapé, chacun avec sa couverture. L’une est bleue marine avec des soleils et des étoiles jaune vif, l’autre est blanche, constellée de pommes vertes, acidulées.

Je tartine allégrement le pain grillé : deux beurres, deux confitures. « Tom, tu veux quoi ? Un gâteau au chocolat qui coule pas ? » Il acquiesce et balance en douce un coup de pied à sa frangine. « Je veux de la hrraise », « c’est tout ? tu vas avoir faim tout à l’heure ». A quoi bon ? De toute façon, il est comme moi, je ne vais pas le forcer à manger alors que tous les matins il me voit boire juste une grande tasse de café au lait. Non mais !

7 h 50 : Je ramène le plateau en cuisine et au passage, je dépose les piles de vêtement de chacun. Mais avant, précipitation dans la salle de bain, lavage de dents, débarbouillage de frimousse, un peu de sent-bon sur les cheveux, deux tresses à la Fifi-bruns-d’acier pour ma poupée. Retour dans le salon. C’est la course. Enfin, c’est Tom qui lance la compèt ! « C’est moi le premier qui gagne ».

8 h 10 : « Mets tes chaussures, Tomy ! » « Mais, j’sais pas le faire, c’est quoi le bon pied » Ouaip, il se moque, comme d’hab. Mais c’est tellement bon de se faire dorloter encore comme un tout petit bébé.

8 h 15 : Tout s’accélère. Le chat est rentré. J’ai baissé le chauffage. J’ai mis en route le lave-vaisselle. Camille attrape sa carte de cantine : c’est limite psychotique son truc. Il faut qu’elle l’ait dans la main dès notre départ, au risque de la perdre dans la rue ou dans la voiture. Tom flanque Doudou au fond de son sac, en profite pour vérifier son goûter de ce soir.

8 h 20 : Tout le monde est bouclé dans la voiture. Ah, non ! Tom exige que sa fenêtre soit débarrassée de l’eau de la nuit et avec la raclette, siou-plé ! Sinon, il va brailler jusqu’à l’école. Je jette un coup d’œil à Camille qui se bat avec sa doudoune. Elle a tiré trop vite sur sa fermeture éclair, les crochets en plastique sont totalement décalés. Galère ! Il faut garder son calme et essayer de réparer tranquillement les dégâts. Avec un calme inimaginable, je remets le tout en place.

8 h 27 : J’arrive à fond devant l’école. Camille embrasse son frère, un bisou discret à sa Môman, avec un coup d’œil dehors : ouf, pas de copains à l’horizon pour voir cela. Elle attrape son cartable et détale vers le portail.

8 h 30 : On pointe à l’entrée de la maternelle. Tom s’applique, lumière rouge on attend, lumière verte, c’est pointé pour la cantine. Traversée du long couloir, bonjour à toutes les mamans. C’est rigolo, j’en connais très peu mais elles semblent toutes me connaître ; Enfin, c’est pas tout à fait moi, c’est plutôt mon gamin, star incontournable des trois sections : Tom le Petit Prince !

8 h 32 : On accroche le manteau. « Bonjour Martine. Vous allez bien ? » Tom attrape sa carte avec son prénom inscrit dessus, et re-pointage d’arrivée. Lucie est déjà là ; il la rejoint pour faire un puzzle. Je m’en vais. De toute façon, depuis son premier jour d’école, cela a toujours été ainsi avec lui : pas de chichi ou de rituel d’au-revoir. « Vas bien travailler Maman :! »

8 h 35 : Retour à la voiture. Je sors mon poste. Mon paquet de clops, je vérifie mon portable et le kit mains libres. C’est parti. Le camion poubelle est derrière moi. C’est un bon présage du matin, ça ! Alors je passe par où. Je multiplie les itinéraires en ce moment. Tout Bordeaux est sans dessus-dessous avec ces travaux de tram. Et pour arriver à Pessac, c’est devenu l’enfer. Il faut ruser et surtout faire confiance à son intuition. Tout va bien. J’ai mis NRJ. A 8 h 45, y’a l’horoscope et avant, y’a des trucs sur le dernier viré de la Starac, et ça m’amuse beaucoup. Je passe devant CETELEM. Tiens, Jacques n’est pas encore arrivé. Normal, j’ai vu sa voiture devant chez lui tout à l’heure. Il doit être en congé aujourd’hui. Pourtant, Conforexpo vient de commencer. Et voilà ! Je viens de rater la rubrique des cancers. Plus qu’à attendre les poissons, la météo et changer pour CHERIFM. Non, en fait, j’écoute encore et je rigole toute seule dans ma voiture. Ils sont plutôt bons des fois sur NRJ, surtout quand ils taillent un short à Nicos sur tous ses lapsus. Je jette un coup dans mon rétroviseur et j’aperçois la fille derrière moi qui a un grand sourire. Peut-être écoute-t-elle la même émission que moi ? J’aime bien voir les gens à leur volant dans cet état.

Ca y est ! Je viens d’atteindre les ronds-points. Dans le sens inverse, c’est une fille incessante de véhicules. J’ai encore eu du nez de prendre cette route.

8 h 50 : L’Alouette… Je grille un feu orange. Ouf, pas de flics à l’horizon. Je passe au-dessus de la rocade, pas un cm² de bitume visible : trop de monde.

8 h 57 : Je pénètre dans de l’hôpital. Je me trouve une place près des escaliers. J’attrape ma blouse dans le coffre, mon sac rempli de toutes mes bibles et me voilà partie, tel l’oiseau migrateur, pour renforcer, soutenir ou solutionner, on verra bien. En tout cas, le rythme se calme et la journée peut vraiment commencer… si elle ne l’avait pas encore fait.

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