Lendemains de Noël...

Etrange traversée de ce pont américain, retour à la vie de tous les jours, derrière les moments à part des fêtes, de l'enfance, le temps est parti, il continue ici.
Comme un décalage, une marche moins haute, au milieu des autres, plus sensible, plus majeure.
J'ai mal dans le dos, c'est lourd, c'est froid, cela me rappelle que je vis encore.
Dans le coton. Dans le froid de l'hiver.
Les jours se ralongent. J'aime ça.
Personne pour me blottir. Personne pour m'attirer contre lui. Me chérir et me rendre étonnante.
La musique, un peu. De tendres baisers d'une maman qui retrouve sa place.
Demain, ça ira mieux, tu sais, je reste courageuse devant l'adversité.
Je garde la tête haute devant tout cette banalité. Devant ce manque de reconnaissance.
Je l'aime toujours.
J'essaye d'oublier.
De vivre ailleurs.
Je traine sur des CD qui animent ma vie tranquille en extérieur, si intense tout au fond de moi. Et je m'étonne finalement de l'écho que font toutes ces chansons, des ressemblances avec ma vie d'ici et de maintenant, je décode la voix de cette fille qui crie comme moi les erreurs de l'autre, la chaîne qui me traine avec lui, qui m'entraine et ne me repousse pas encore dans des contrées de l'insupportable.
Juste un éclair. J'aimerai tant pouvoir sourire dans le regard d'un autre, sans me sentir en trop, mal aimée, repoussée, non existante.
Des marches entre nous dans la nuit. Lui en bas, moi en haut, près des enfants.
Ce sera sans doute beaucoup plus simple.
Pas question de faire semblant, c'est ainsi.
Le temps va passer. J'ai confiance. J'ai en moi des milliers de bonheurs.
Ils n'attendent qu'à être cueillis. A grandir et à rendre l'autre beau, à aimer.
Tous le peuvent.