Sur toutes les lunes de mon existence…
Le vent souffle et submerge toute pensée encore raisonnable.
A l’aube de cette quarantaine, que je n’arrive pas à contrecarrer, certainement pas redoutée, bien acceptée, presque attendue, je sais plus que jamais me promener dans la nuit qui s’élargit et me rend libre comme on ne me l’avait jamais appris.
Je cours encore après un lapin trop pressé, je rencontre toujours des cailloux lumineux qui me ramènent simplement dans mes sillons profonds.
Je dévore les maisons de sucre sans craindre les sarcasmes d’une vieille sorcière, et l’ogre me bougonne de lui avoir dérober ses belles botes de sept lieux.
Je ne grandirai jamais, je crois. Et grand bien leur fasse à ceux qui m’entourent…
Ils sauront sans équivoque apercevoir la limpidité de ces lunes multipliées.
Illusion de mon ressenti, vision de ce qui m’attend demain.
Et si le trouble s’en mêle, confond les frontières, repousse les lendemains, je reste dressée et fière, sans sourciller devant mes terreurs... Je les ai engagées ici et ne les laisserai qu’après avoir senti leur odeur vraie.
Je me moque d’elles : elles ne me transformeront jamais en statue de pierre…
Trop rapide pour elles…