Fil de vie
Quand des lignes de vie ne se croisent plus, s’épuisent de ne plus savoir comment s’enchevêtrer, quand les regards se repoussent à pleurer des larmes de sang, quand le cœur est prêt à éclater de n’avoir rien reçu depuis trop longtemps…
Quand… Mais le temps est déjà passé, laissant les semaines, les mois, les années qui sont maintenant les fondations de la vie présente, quoi qu'on en dise, quoi qu'on en pense...
Comme l’esprit peut être démesurément fort pour ne pas regarder tout cela et tirer l’être qu’il habite et l’amener de l’autre côté de la vie !
Mais en aurais-je le temps ?
Ce n’est pas la bonne question !
Dans le soleil, on peut s’étendre et se laisser emparer par
les nuances de la lumière, laisser palpiter toutes ses envies, faire éclater
les milliers de sensations qui s’arpègent intuitivement.
Dans l’ombre, on peut se replier et se protéger du froid des
autres, fermer les yeux et disparaître tout à fait dans le sombre, laisser
venir le sommeil qui nous ramène forcément vers un nouveau soleil.
Quand des lignes de vie viennent à s’accompagner, on ne connaît rien de l’aboutissement, on équilibre simplement les courbes et sans le savoir, surtout sans rien attendre, on compose un nouveau tableau. Les regards se complètent, le cœur est léger comme un immense ballon…
On peut alors commencer à oublier tout ce temps qui n’a pas réussi à nous faire aussi lourd qu’une plume.