Puisque la musique m'est contée...
J’enchevêtre toutes les mailles de mon cœur qui palpite et
cherche toujours plus la vie…
Je repasse tendrement mes souvenirs les plus fins, les
enlèvements passagers, les ravissements d’années plus longues.
J’ai parcouru des centaines de kilomètres pour aller
au-devant de mon devenir et j’ai été bien en mal de pouvoir donner la raison
réelle de ces voyages répétés.
Par amour, j’ai habité les montagnes, par passion, je me
suis noyée dans la mer, pour moi je ne garde aucune frontière… Et j’apprends
mon univers.
Je prends sans compter, les troubles, les doutes, les blessures qui ne s'éteindront que si légèrement mais aussi, les éclairs, les éclats, la déflagration d'être, comme le plaisir qui s'insinue sur toutes les parcelles de mon âme. C'est simple et si complexe à déchiffrer.
Ce soir, mes anges se sont endormis après des wagons entiers de rires. A ne rien mesurer, à ne surtout pas maîtriser les mots ou les attitudes.
Des cadeaux que tout cela.
Et pour la première fois, nous avons joué ensemble, Tom et moi, sur le piano. Je l'ai accompagné dans un quatre mains et c'est en parcourant les notes que j'ai tout à coup réalisé ce bonheur immense que nous avions. Lui, petit bout, touchant le clavier avec espièglerie, pressant le tempo en dévoilant déjà sa maîtrise des sons, moi soutenant sa mélodie, l'accompagnant sans le précéder, me laissant envahir par ce partage hors du commun.
Le bonheur n'arrive pas un jour.
Il est tout simplement un vecteur de vie.
On décide de l'emprunter et c'est la magie du quotidien qui s'enflamme.