Crédulité
Ce n’est pas la tempête mais bien le flot de ma vie qui grandit, tourne et s’amplifie. Les creux succèdent aux pics mais dans un lit toujours constant. Les plaisirs et les douleurs sont la teinte de l’eau qui me nourrit. J’ai souvent cru me noyer pour ressurgir sans peine et ondoyer doucement, presque voleter sur cette écume…
Tout lâcher revient simplement à accepter ses mouvements.
Et si ces derniers temps, je me suis engluée dans ma boue profonde, je m’émerveille de souffrir ou bien d’admettre, dans un sens comme dans l’autre, c’est sensiblement la même chose…
Je ne lutte jamais contre mes sourires, pourquoi devrais-je m’arc-bouter contre mes larmes ?! Ce ne sont que quelques gouttes d’eau salines qui lavent mes dernières défenses.
Ce n’est pas tant le doute sur la vérité qui me tenaille à cet instant mais plutôt l’excessivité de ma conscience. Je plaisante alors sur moi-même et sur ma grandiloquence, ma propension à vouloir être trop réaliste ou pas du tout.
Pourquoi museler la petite fille qui est en moi et qui a ce
pouvoir de dire : un, deux, trois, derrière la ligne, c’est ma magie qui
agit, parce que ce soir, si je mets quatre pétales de rose sous mon oreiller,
le cinquième jour sera simple et il n’y aura rien ?
C’est aussi simple.