Pour en finir...
Samedi dans la tumulte de
ma vie qui avance, je nai pas senti revenir la menace. Sans le savoir,
pourtant, jai refait des gestes anciens, dune époque que je croyais à tort
enfouie au plus profond de moi. Comme à ces jours sans lumière, jai repris ma voiture
pour aller chercher quelques courses, jai disposé sur la table le pain chaud
et le repas pour que les enfants se nourrissent. Ensuite, jai rejoint un ami
pour laider à refaire des communications électroniques, souvrir sur le
virtuel et le monde entier.
Jai parlé, tellement plus
encore quà laccoutumée.
Et dans la pénombre du soir
envahissant, jai pesé mes épaules si lourdes et ankylosées.
Dans la nuit qui a suivi,
jai fait des rêves étranges, seule une fois de plus sous des plumes bienveillantes.
Le dimanche qui a suivi
nous a ramené dans une famille un peu plus élargie, à souffler les bougies dun
petit prince.
Les premiers chuchotements
des souvenirs sanglants ont peu à peu pris le dessus. Le ciel était si haut,
dun bleu glacial, comme à ces heures là
Et ce matin, les yeux de ma
fille évoquant un appartement lointain.
Toujours dans mon véhicule,
tout en me rendant à mon travail, je me suis sentie submergée par une vérité
insupportable :
MAIS COMMENT AI-JE FAIT
POUR CONTINUER TOUT CE TEMPS ??????
Et surtout, où trouver le
sens, là tout de suite, de parfaire labsurdité de cette existence ?
Je nai pas résisté et jai
laissé dénormes sanglots noyer mon intérieur intime, sans que personne ne le
voie.
Pourquoi se relever lorsque
celui que lon aime par-dessus tout vous trahit au plus haut point, dans la
plus infime parcelle de votre chair, même celle qui grandit et naîtra comme un
tout petit enfant.
Je me sens comme face à
cette mer profonde, où lécume lèche les pieds et se glace face à lavenir. Je
vois dans mes cheveux les embruns de la vie qui reste toujours une promesse de
continuer, jattends esseulée que les bras aimés senlacent autour de moi.
Mais... Ce soir, je suis en haut d'un de ces rochers et je compte jusqu'à trois pour sauter.