Champs de lumière
Journées dorées finement
ourlées de gouttelettes bleutées…
Rires d'enfants à ne plus
savoir qu'en faire, galopades et cache-cache dans des moments rares, légèreté
et tragédie de la vie simple tous ensemble.
Je n'ai pas ouvert mes
cahiers, je n'ai pas laissé échapper un seul mot, une seule note. J'ai regardé
et j'ai pris encore de ce temps qui dans dix ans ne sera plus ou bien loin,
rangé soigneusement dans les trésors que l'on ne sait qu'égrainer sur notre
mémoire.
J'ai mélangé soigneusement
l'avant avec le maintenant, j'ai pris les yeux bleus de Gaby qui sont ceux de
mon frère, j'ai cueilli le regard noir de Stella qui rejoint celui de ma sœur,
j'ai à peine croisé Octave qui est un véritable adolescent ténébreux, j'ai
laissé mes oisillons remplir la respiration des grands-parents qui ne sont pas
éternels.
J'ai été le témoin
privilégié de cet affrontement familial qui nous a rendus ainsi, ce partage
sans pareil, ces entités qui se dressent et sont majestueuses dans notre
univers si précieux.
Je suis restée dans mes
sources et je me suis rassurée d'en n'être jamais partie.
J'ai dégusté les grincements
et les acidulés d'être à côté et ailleurs.