Louvoiement

Mille et uns serpents dressés, à peine désorientés, sur un même socle, frères ennemis, entrechoqués les uns dans les autres, enchaînés dès leur premier jour de résistance.

Peu importe le sens de la gravitation, c’est vers là-haut qu’ils se tendent, pour saisir dans leur multitude un éclair de lumière, une chance d’être remarqués.

Mais qu’imaginent-ils ? Que la liberté est dans le mouvement ? La possibilité de s’évader matériellement ? La chance illusoire d’atteindre les cieux des autres ?

Ils pourraient pourtant décider de rester sagement sur cette étendue blanche et lumineuse, douce et soyeuse et ne conquérir qu’elle…

Ne se gorger que d’elle.

Ne désirer qu’elle…

Comments

[Richard G]

Splendide ! La photo et le texte collent à merveille. Plus prosaïquement, j'avais vu des spermatozoïdes au démarrage d'une longue course...