En attendant la métamorphose...
Un soir, j'étais arrivée ici... C'était la fin de novembre, pas encore les débuts des marchés de Noël. J'avais longuement voyagé (enfin pour moi, c'était long). J'avais tout d'abord pris un avion pour Paris. J'avais embrayé sur le suivant avec tout un tas d'hommes d'affaire amidonnés, je devais rester loin de mon pays chaud durant une semaine de congrès.
Dans le deuxième vol, en fin, toute fin, un monsieur très agréable à côté de moi m'avait proposé de me déposer à mon hôtel à une seule condition : me faire voir la ville de nuit.
Je me souviens de mon émerveillement devant toutes ces pierres alors que la lune avait peine à nous éclairer.
J'ai pourtant oublié le prénom du bel homme. Il rentrait chez lui. Moi, je ne faisais que passer.
Tout le séjour, en parcourant les rues de cette jolie ville, j'ai souvent pensé à lui. Bien que je l'oubliais sans aucune difficulté au cours des heures de séminaires.
Ce sont les rencontres de voyage.
En avion, le long d'un train, sur un arrêt d'aéroport, en regardant le bus s'en aller, en guettant le prochain tramway ou en observant le premier métro qui s'ébranle dans le silence de Paris.
Tout est un départ, un élan, une ré-partition, comme des notes qui s'égrainent et qui font que l'on va essayer.