Promesse de silence
La lumière qui vient éclairer cette porte fermée est celle d'un soir qui se prononce à peine dans une tiédeur de printemps. A moins que ce ne soit une aube réitérée qui balaye les illusions enfantines et ramène au rayonnement du quotidien obligé.
Derrière la cloison scellée, j'entends une voix douce et affirmée, fracturée par des sanglots injustes. Dans une douleur similaire, elle ose parler d'elle en tant que mère mais aussi elle s'insurge et demande pourquoi, pourquoi, POURQUOI lui avoir ravi son amour.
J'aurais aimé alors lui remettre une mèche blonde en place, cueillir une de ces grosses larmes barrant son visage.
Dans un soubresaut, contre saut de la conjuration, je l'ai sentie se ressaisir. Dans un son encore tremblant, elle a replacé le contexte et fait parvenir du réel.
Mais maintenant, dans ces soirées qui s'éternisent et se teintent des couleurs du prochain été, que peut-elle faire d'autre que sentir ses tripes se tordrent et se consumer.
Il y a des guerres qui ne se finissent jamais car les combats sont trop acharnés à poursuivre l'impensable.
En ayant perdu toute dignité, on se sent alors tellement humble d'aimer juste l'autre.
Et sans rien attendre, on prend non pas la force mais la patience de ne plus compter le temps.
A toi, ma Douce qui ne sait pas que j'écris ces mots.
Pour toi, ma Belle, parce que tout cela vaut la PEINE d'être
vécu.