De l'autre côté de l'horizon...
L'air est doux, tout autant que maintenant, ombrageant à peine les cercles
de lumière nocturne.
Le sable est de couleur aigre et se glisse audacieusement sous les pieds.
La peau ruisselle de l'été qui s'installe.
Dans ce soleil qui s'endort, tous les rêves prennent un sens.
Sur ma peau encore endormie de l'hiver traînant, je remarque des frissons
éternels.
Ma solitude est comme un faucon qui tourbillonne et prend sa force dans les
vents ascendants.
Je voudrais écrire tous ces mots qui viennent à mon esprit, l'envahissent, le
pétrissent et le rendent plus aiguisé. Enregistrer mes émotions... Mais cela
pourrait crever l'écran et interrompre brutalement cet état perçu depuis
longtemps, comme dans un écho chatoyant qui renvoie l'image de se voir.
Je veux aller jusqu'au bout de cette illusion pour verser dans l'apprêté de
la réalité.
Je ne parie rien de mon devenir, je regarde simplement ma silhouette dans tout
ce qui se reflète...
J'existe...
Même si l'absurde tisse mes secondes, les entremêlent et les démantèlent
encore.
Ici, j'avais commencé à écrire pour conjurer le sort.
Faire que les années cèdent à tous les désirs.
Désabusée, fatiguée, épuisée, presque machinale, je me suis raccrochée.
Cherchant ce sens à ma trajectoire, ne voulant pas encore que ce soit un but,
mais bien un parcours.
C'est une victoire. Comme cette étendue d'eau qui me le permet.